Une mort violente

Sorine parle de vies en parallèle, indépendamment de la notion de temps. Difficile de faire abstraction du temps. En 2014, j’ai fait une petite partie du chemin de St Jacques. Peu avant Nasbinals, j’ai vécu une expérience inhabituelle : la certitude qu’à un endroit précis, au milieu de nulle part, il s’était passé qqch. Petit à petit, des souvenirs sont remontés à la surface. J’ai acquis la conviction que pendant la guerre des religions, je m’étais fait tuer. J’étais protestant. Ce qui me laisse penser que ce n’est pas un produit de mon imagination, c’est la présence de détails précis, colorés. Ces souvenirs sont remontés à la surface au fur et à mesure que je les notais. Prendre des notes faisait partie du processus du souvenir, car cela confirme (auprès de notre âme ?, ou bien à notre ange gardien ?) qu’on a pris connaissance des informations, et qu’on leur donne de l’importance. Quelque temps après cette expérience, je me suis souvenu que, quand j’avais 32 ans, je n’arrivais pas à me projeter au delà de 33 ans. Je n’arrivais pas à imaginer ma vie au delà de 33 ans. Peut être parce que cet âge là que j’avais été tué ?
Cordialement
Jean Bernard Clouet